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Partir en expédition dans sa cour d'école : des enseignants racontent leurs expériences naturalistes et scientifiques avec leurs élèves

Sciences participatives

Rénald, Patricia, Émeline et Alain sont tous enseignants de collège ou de primaire en région parisienne. Après une ou plusieurs années de Vigie-Nature École (le bilan de cette année est ici), ils relatent leurs propres découvertes, celles des élèves et la joie de développer leur curiosité, mais aussi le partage de leurs - nouvelles- connaissances.

Au début, on n'est pas très confiant...

Il y a toujours un début à tout, surtout en matière de biodiversité. Patricia, en seconde année Opération escargots avec sa classe de CE2 « Je n'y connaissais rien du tout. Ce n'était pas évident. Mais, on ne se sent jamais seul. Sébastien Turpin – coordinateur de Vigie-Nature École - répond toujours à nos questions ! Maintenant, je n'ai qu'une envie c'est de poursuivre ces projets avec mes élèves ! »

Plus on avance, plus on se perfectionne

Rénald, en 3e année Vigie-Nature École avec une classe de 6e « Je suis cinq protocoles tout au long de l'année : Opération escargots, l'Observatoire participatif des Vers de Terre, Vigie-Chiro pour les chauves-souris, Oiseaux des jardins et le Suivi photographique des insectes pollinisateurs (Spipoll). Les élèves apprécient la diversité : chacun y trouve son compte. Et pour ma part, j’apprends et je progresse chaque année. Au début, on a tendance à faire beaucoup de choses soi-même mais on apprend à laisser les élèves autonomes, à être acteurs. »

 

La photographie Sauvage de la gouttière de la classe de 6e3 du collège Balzac (Neuilly sur Marne) primée dans la catégorie insolite pour le congrès des élèves chercheurs

 

et les élèves suivent !

Emeline, en première année Opération escargots avec une classe de 6e « J'avais peur que cela ne plaise pas aux élèves, qu'ils montrent des marques de dégoût pour les petites bêtes mais la curiosité a pris le dessus. C'était la bagarre pour avoir la pince lorsqu'on a retourné la planche à escargots. »

Les élèves deviennent même moteurs !

Alain, en 2de année de Vigie-Nature École dans trois classes de 6e a senti une certaine réticence à aller étudier les vers de terre. Les « Beurk ! », il les a entendus. « Ils n'y croyaient pas du tout à mon protocole avec de la moutarde. J'ai senti qu'ils m'écoutaient en riant sous cape du style « on ne va pas trop le vexer.» Hé hé, la curiosité les a rattrapés, les vers de terre c'est ce qui les a le plus intéressés ! Ils étaient trop enthousiastes ! »

Autre surprise de taille « la classe qui n'était pas du tout motivée au départ a changé d'avis en voyant les deux autres classes impliquées. Et finalement, ce sont eux qui ont été les plus dynamiques. Leurs résultats scolaires et leurs comportements en classe a changé de manière spectaculaire ! »

Les poèmes de la classe de 6e F au collège La Pléiade (Sevran, 93)

 

Les professeurs marient les matières enseignées...

« On est arrivé cette année à faire un véritable projet de classe, une sorte d'expédition scientifique » m'a raconté Rénald. « Avec le professeur de français, les élèves ont travaillé sur le récit d'un explorateur et tous ont écrit un poème sur la biodiversité. Avec la professeur d'arts plastiques, nous avons pu obtenir des appareils photographiques de qualité. Grâce à quoi, ils ont découvert la photographie. »

En CE2, Patricia ne tarit pas d'éloge sur la méthode « On a travaillé sur l'observation avec des caméras loupes, les maths avec les unités de longueur pour la clé de détermination, le vocabulaire, le langage oral, les instructions morales et civiques, bref toutes les compétences demandées à l'école... avec en prime une ouverture sur la nature à laquelle ils ne portent pas d'attention ! »

et valorisent leur travail et celui des élèves.

Pour valoriser le travail des élèves, Rénald et ses élèves ont réalisé une expo photo au collège lors des portes-ouvertes. « Même les élèves les plus en difficulté ont pu exprimer leur talent qui a été valorisé auprès de leurs camarades, leurs enseignants et leurs parents. » Dans le collège d'Emeline, la classe a réalisé un jeu de l'oie « escargot » et des panneaux explicatifs qui ont été exposés pendant la demi-journée de développement durable. « Les enseignants ont appris plein de choses sur les escargots ! »

Mais tout cela demande du boulot...

Nos quatre participants sont tous d'accord sur un point : « il faut bien préparer les protocoles à l'avance, surtout la clé de détermination, qui n'est pas facile pour des élèves en difficulté. » Certains apprennent à reconnaître les espèces avant les élèves, d'autres travaillent sur le vocabulaire. Patricia l'a adaptée pour ses élèves de CE2 . Enfin, par manque de temps, ce sont souvent les professeurs qui rentrent les données sur le site de Vigie-Nature École. Alain reconnaît que « ce n'est pas son truc. » « L'année prochaine, je vais travailler avec le professeur de technologie, c'est lui qui va le faire avec les élèves. »

Et de la communication...

Après bien des difficultés pour obtenir des planches de bois nécessaires à l'Opération escargots, Emeline s'est rendue compte que ses planches étaient tout le temps déplacées pour la tonte, ou pour un tas d'autres raisons... De son côté, Patricia est passée dans toutes les classes de son école primaire et a informé la mairie et tous les enseignants de son établissement pour que cela se reproduise pas !

Et l'année prochaine ?

Rénald, Patricia, Émeline et Alain recommencent !

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Lisa Garnier, le lundi 29 juin 2014

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Emeline Léonard, professeur de SVT en première année Opération escargots au collège Raymond Poincaré à la Courneuve (93) avec une classe de 6e.

Les + : « La démarche de terrain, c'est super, tout le monde participe ».

Les - : « l'obtention des planches par le collège et la communication à faire pour que personne n'y touche ! »

Patricia Gope, enseignante à l'école primaire Félix Eboué au Pecq (78) en première année Opération escargots avec une classe de CE2.

Les + : « La surprise de trouver une petite grenouille sous une planche. Le bonheur d'entendre les élèves parler des escargots dans la cours alors qu'avant ils n'y faisaient pas attention. »

 

Rénald Estavoyer, professeur de SVT au collège La Pléiade à Sevran (93) en 3me année de Vigie-Nature Ecole avec des classes de 6e.

Les + : « Oiseaux des jardins est le plus facile à mettre en place, les élèves adorent reconnaître les chants d'oiseaux. Je peux désormais faire une étude comparative sur les applications smartphone à ce sujet ! »Les - : « Il n'y en a pas beaucoup ! A part, l'Observatoire participatif des Vers de Terre qui est assez compliqué matériellement à mettre en place mais qui est tellement intéressant ! »

Alain Boucher, professeur de SVT au collège Balzac à Neuilly sur Marne (93) en 2de année de Vigie-Nature Ecole avec des classes de 6me.

Les + : « Pour Sauvages de ma rue, on prend des photos et en classe, on s'amuse à les reconnaître tous ensemble grâce au livre-guide. On a trouvé une espèce de fumeterre qui n'est pas dans le livre.Les - : « En 1h de cours, il est difficile de faire le protocole complet et la détermination des espèces de vers de terre ».

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