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Comment nommer les oiseaux sans les voir

Sciences participatives

 

Voilà un post difficile à écrire. Comment faire comprendre voire faire ressentir la satisfaction éprouvée de reconnaître le chant d'un oiseau ? En ville, ça pétarade, ça klaxonne, ça freine, ça accélère. Et pourtant, là dans l'arbre piaille un oiseau auquel on ne fait pas attention si on ne sait pas reconnaître son chant.

Être à l'écoute

Pour Magali Evanno, notre chargée de communication à Vigie-Nature, qui a suivi trois semaines de formation en ornithologie grâce au Corif et à Natureparif, cela a transformé sa perception de la nature.

D'où est-elle partie ?

« Je savais seulement reconnaître quelques oiseaux communs comme le merle ou le geai, différencier un moineau mâle d'une femelle… » m'a-t-elle confié. « La première semaine de formation, Jean-François Magne et Lucille Bourgeais du Corif nous ont appris le b.a.-ba de l’ornitho, comme bien régler ses jumelles. Un détail, mais qui a son importance lorsque l’on débute ! Le matin, nous étions en sortie dans des parcs de la région parisienne pour écouter les chants. L’après-midi était consacré à des cours théoriques sur l'anatomie ou la classification ainsi qu’à la reconnaissance sur photographies et bandes sons ».

© Mésange bleue | Wikimedia common. Cliquer là pour écouter une mésange bleue

Des raisons personnelles et professionnelles

Annaïg Montabord, du Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, qui a accueilli les stagiaires lors de la 3ème semaine de formation sur le site du Petit Moulin aux Vaux de Cernay, n'avait aussi « aucune connaissance en ornithologie mais souhaitait apprendre pour peut-être, un jour, savoir transmettre elle-même ses connaissances ». De nombreux gardes travaillant dans les parcs urbains ont d'ailleurs suivi la formation afin de pouvoir répondre aux questions du public.

C'est un début

Une autre participante, Aurélie Devoulon, voulait quant à elle se former dans le cadre de sa formation en écologie. Elle reconnaît maintenant une trentaine de chants. « Une formation, c'est une bonne base pour continuer ». Comme Magali et Annaïg, elle a « encore des progrès à faire ». La pratique, les quizz trouvés sur internet, les sorties à plusieurs sont autant de solutions pour avancer et compléter ses connaissances. « Les oiseaux chantent mais ils communiquent aussi entre eux grâce à des cris. Ce qui ajoute de la difficulté ».

Un jeu

Mais tout comme les joueurs de candy crush, le jeu pour smartphone, une fois que l'on a mis le doigt dedans, la curiosité et l'envie d'avancer est très forte... À chacun sa technique, Magali a enregistré certains chants au format mp3 pour s'entraîner à les reconnaître. Elle se crée aussi des ambiances sonores avec plusieurs chants grâce au site du Corif. Sur le site Oiseaux des jardins, vous trouverez oizolympique.lpo.fr pour vous mesurer à d'autres « joueurs ». L'intérêt du site est d'avoir l'information du lieu d'enregistrement « parce que le contexte compte beaucoup pour reconnaître le chant d'un oiseau. On ne va pas forcément retrouver les mêmes espèces en ville ou au milieu des bois » m'a expliqué Magali. Et puis chacun se crée aussi ses moyens mémotechniques. L'INPN a également développé un jeu, à découvrir là.  

© Pline | Wikimedia commons

Après ses trois semaines de formations (non continue), les stagiaires sont allés en forêt. « On a contacté– c'est le terme employé en ornithologie pour dire entendre - plein d'oiseaux. Mais on n'en a vu aucun ! Pourtant, on a ressenti la même satisfaction. » s'est enthousiasmée Magali.

« Maintenant, lorsque je vais prendre le métro, je reconnais le chant d'un troglodyte mignon, une mésange... J'ai désormais accès à une « autre » biodiversité, une autre dimension de la nature. Parce que les oiseaux, finalement, on ne les voit que très rarement. »

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Lisa Garnier, le lundi 15 septembre 2014

Pour s’abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

 

--> Jean-François Magne et Lucille Bourgeais du Corif proposent deux formations au mois d'octobre : les 2-3 octobre pour oiseaux et pédagogie (ici pour les infos) et les 6-8 octobre pour ornithologie de terrain (là). En 2015, les formations auront probablement lieux entre le 16 mars et le 25 avril 2015. A vérifier début octobre sur le site du Corif ou de Natureparif.

 

--> Sortie formation observation des oiseaux / suivi temporel des oiseaux communs avec le Corif, le mercredi 24 septembre 2014, à 9h30 au Chalet du Grand lac, sur la base de loisirs de Jablines (77). Inscription au 01 48 60 13 00 ou par mail corif@corif.net

 

Selon votre région, comptez une session de formation par an dans les centres des différentes régions de la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Voici quelques pistes, elles ne sont pas si nombreuses : 

 

Groupe ornithologique et naturaliste du Nord-Pas-de-Calais. Formation à Lille et Arras. Infos ici

La LPO-PACA

En Aquitaine, la formation en ornithologie est passée. Surveillez la sortie du catalogue 2015 des formations. Ici le catalogue 2014.

En Charente Maritime, une session a déjà débuté ici

En Bourgogne, une formation à l'Université 

Dans les Alpilles, les hébergeurs deviennent des pro : à lire ici

Dans les territoires d'Outre-Mer, ce site propose des formations en ornithologie mais aussi à la botanique...

En Nouvelle-Calédonie, des sessions de formations pour le Suivi temporel des oiseaux terrestres de Nouvelle-Calédonie auront lieu en septembre ici.

Pour les professionnels, les Ateliers Techniques des Espaces Naturels (ATEN) proposent des formations en métropole et en Outre-Mer.

 

Chez nos voisins :

en Belgique : Aves en Suisse : birdlife

 

Et puis la méthode ornitho ici

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