Back to top
postquesti@Louis-Paul Fallot_louispaulfallot.jpg

Les observateurs de la biodiversité se dévoilent

Sciences participatives

Pour ce post de rentrée, j'ai choisi de vous révéler en avant-première les premiers résultats de la grande enquête qui a circulé l'hiver dernier parmi tous les acteurs des observatoires grand public de Vigie-Nature : l'Opération Papillons et l’Opération Escargots avec Noé, Oiseaux des Jardins avec la LPO, le Suivi photographique des insectes pollinisateurs (Spipoll) avec l'Opie, l'Observatoire des bourdons avec le Groupe Associatif Estuaire, et enfin Sauvages de ma rue avec Tela Botanica.

Merci !

Ce sont plus de 3 000 personnes qui ont répondu présent ! Pour Anne Dozières, qui a coordonné l'ensemble de l'enquête, « c'est la première fois qu'une telle étude de cette envergure est réalisée auprès des participants en France. Vigie-Nature remercie sincèrement toutes les personnes ayant pris du temps pour remplir le questionnaire ! »

Il n'y a pas d'âge pour observer la nature

Un peu plus de la moitié des personnes ayant répondu sont des femmes (54%) et la majorité (88%) ont pour logis une maison avec un jardin. 50 % vivent à la campagne, l'autre moitié se répartit dans les villes et leurs périphéries. Enfin les observateurs sont âgés  de 11 à 89 ans :  il n’y a pas d’âge pour observer la nature !

 

 

L'âge des participants aux observatoires grand public de Vigie-Nature © Anne Dozières | MNHN

La nature, c'est déjà votre « truc »

Si vous êtes l'un de ces participants - ou peut-être en devenir ;-) - vous aimez déjà randonner ou vous balader dans la nature. 82 % des répondants pratiquent en effet une activité « au grand air ». Le jardinage, c'est aussi votre dada ! Et puis, vous êtes accueillants vis-à-vis de la faune sauvage puisque nombre d'entre vous installent des nichoirs pour les oiseaux ou les insectes et nourrissent les oiseaux en hiver... Continuez comme ça !

Quoi d'autres sur votre profil ?

Vous êtes pour beaucoup retraités (37%) mais aussi cadres (20%) et employés (14%). On note aussi quelques participants agriculteurs, étudiants et ouvriers. Certains sont en recherche d'emploi (6%), presque autant que les personnes actives dans une profession intermédiaire de la fonction publique (santé, administration, enseignement). Vous êtes donc bien actifs !

La soif d'apprendre

Mais passons à ce qui vous fait « vous », observateur et participant à un programme scientifique ! Vous souhaitez apprendre. En savoir plus sur les espèces sauvages qui vous entourent. Mais tout en vous investissant dans une action pour la conservation de la biodiversité et pour la science. Voilà vos grandes motivations. Sans compter votre besoin de passer du temps dans la nature !

© Lisa Garnier | MNHN

Un peu, beaucoup, passionnément...

Vous participez d'ailleurs le plus souvent de manière régulière et occasionnelle à votre observatoire. Seul le Spipoll dénote : un quart des participants se déclare accros ! (lire aussi Homo spipolliensis ici). Cette addiction est-elle liée à une plus forte progression de vos connaissances ? À voir…

Pas besoin d'être un pro

Il n’y a pas besoin de connaissances naturalistes pour participer aux observatoires de Vigie-Nature et vous en êtes la preuve ! Aussi 46% d’entre vous ont déclaré qu’ils étaient débutants quand ils ont commencé à participer.

L'amélioration des participants aux observatoires grand public de Vigie-Nature © Anne Dozières | MNHN

Vous progressez

Que vous ayez commencé en tant que débutant, amateur ou confirmé, vous êtes presque tous convaincus que vos connaissances naturalistes se sont améliorées ! Vous avancez parfois difficilement, par manque de temps, par manque d'outils - cela dépend aussi des différents observatoires - mais globalement le résultat est remarquablement positif par rapport à votre objectif d'apprentissage ! Bravo !

Morceaux choisis

Si le partage de vos observations et la détente représentent des motivations secondaires, vous les exprimez tout de même beaucoup dans vos commentaires. 

Une participante à Oiseaux des Jardins : « Prendre 1/4 à 1h par semaine est très gratifiant. C'est un retour sur moi-même (calme, détente...), que je peux partager ensuite (observations...) avec enfants, petits-enfants, famille, voisins, amis, et un peu au travail. La seule déception ou peur est de voir disparaître certaines espèces, mais ce n'est pas fondé, alors, le site internet de l'observatoire me permet de me rassurer et d'être un tout petit peu actrice. Cela me donne le sentiment de faire partie de la grande chaîne de l'univers. Et participer m'incite à vous encourager à continuer !! Merci !» 

Un participant à Sauvages de ma rue : « Expérience très enrichissante sur le plan "technique" et des connaissances botaniques, mais aussi sur le plan humain. On rencontre des personnes de tout âge et tous milieux avec qui on partage de bons moments en extérieur. » 

Vous aimeriez aussi susciter des vocations

Une participante à l’Opération Papillons et l’Opération Escargots : « En parlant autour de moi, j'ignore si j'ai favorisé d'autres vocations. Nous avons refait notre jardin l'an passé et j'ai été étonnée du manque de connaissances du paysagiste qui nous conseillait. À la fin, j'ai assumé l'aménagement floral sans lui, avec des plantes pour papillons et abeilles (il nous conseillait des plantes stériles pour limiter les travaux d'entretien !) » 

Et vous changez vos comportements

Une participante au Spipoll : « C'est assez addictif et cela m'a fait prendre conscience de la dégradation de la nature environnante. Cela m'a fait changer certains de mes comportements vis-à-vis de l'environnement et même vis-à-vis des insectes (pensez donc : une arachnophobe qui arrive à approcher et prendre les araignées en photo, même si je suis très loin de leur faire des câlins) : je n'utilise plus de désherbant chimique pour les allées et mon jardin potager est entièrement bio. En revanche, je trouve que l'étude manque de visibilité et de publicité dans les médias. » 

Araignée crabe sur un sabot de Vénus © Odile Dulmet | Participante au Spipoll

Certes, vous avez aussi des critiques, des suggestions, des baisses de motivations... et c'est normal. Nous vous en remercions. C'est ainsi que l'on s'améliore ! 

________________________________________________________________________________

Lisa Garnier, le lundi 31 août 2015

Pour s'abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

Vous aimerez aussi

Sciences participatives
flock-of-birds-15182789291gt.jpg
21 Mars 2024

Quand la température monte

Sciences participatives
Lise_Bartholus.png
8 Février 2024

Les tendances à la mode

Fond de carte