Back to top
vne.png

Vigie-Nature École : comment se former à domicile ?

Sciences participatives

Vous participez à Oiseaux des jardins, à l’Opération escargots, au Spipoll mais vous ne savez pas vraiment ce que sont les sciences participatives ?

Vous aimeriez vous former à un autre observatoire mais vous n’osez pas, vous avez peur de faire des erreurs ?

Vous vous demandez comment on « mesure » la biodiversité ? Vous êtes enseignant mais vous hésitez à suivre le programme Vigie-Nature École ?

Sébastien Turpin, responsable de Vigie-Nature École, et Julia Rance, étudiante au Muséum national d'Histoire naturelle, ont créé une formation en ligne, un MOOC ou Massive Open Online Course, permettant de répondre à ces questions.

Sébastien, comment est née l’idée de cette formation ?

« Vigie-Nature École connaît un joli succès. En 2015, 220 classes ont joué le jeu d’envoyer leurs données pour les différents observatoires de Vigie-Nature. Il y en a certainement beaucoup plus qui ont participé mais sans envoyer leurs données, ces classes ne contribuent donc pas à la démarche des sciences participatives et c’est dommage ! Cette formation a, entre autres, l’objectif de faire comprendre les enjeux du suivi de la biodiversité sur le territoire national. »

Sébastien Turpin © Laetitia Brevet | MNHN

Cette formation peut donc intéresser d’autres personnes qui ne sont pas enseignantes ?

« Oui, bien sûr. La première partie de la formation insiste sur la définition des sciences participatives et la relation qui se créé entre les chercheurs et les citoyens. Cette partie est ouverte à tous. La seconde semaine propose de se plonger dans ce qu’est la nature en ville, pourquoi on s’y intéresse et surtout comment. Je rappelle que la majorité des écoles sont localisées en milieu urbain. »

Verdier d'Europe, Tarin des aulnes, Gros bec casse-noyaux, chardonneret élégant, pinson du nord © Yves Lazennec 

Un exemple à donner sur ce que peut apporter la participation à Vigie-Nature École ?

« Le protocole placettes à vers de terre a été mis en place 54 fois lors de l’année scolaire 2014-2015. Grâce à cette participation, nous avons pu calculer le nombre moyen de vers observés dans chaque mètre carré et nous l’avons comparé aux chiffres obtenus par les agriculteurs qui appliquent ce même protocole via l’Observatoire Agricole de la Biodiversité. »

Nombre moyen de de vers de terre par mètre carré dans les vignes, cultures, prairies et établissements scolaires © Sébastien Turpin | MNHN

« On remarque que le nombre moyen de vers de terre observés dans les pelouses d'établissements est relativement faible notamment si on le compare à une prairie (12,6 vers de terre /m² en moyenne dans une pelouse d'établissement contre 39 vers /m² en moyenne dans une prairie). Mais ce chiffre est à relativiser car les établissements scolaires regroupent une multitude d’environnements différents. Nous avons donc précisé notre analyse, en séparant les établissements en trois groupes : ceux se trouvant en milieu urbain, ceux en milieu rural et ceux se trouvant dans un contexte intermédiaire, le milieu péri-urbain. »

« En milieu urbain, le nombre de vers par mètre carré (9,6 vers /m² en moyenne) est trois fois plus faible qu’en milieu rural (31,1 vers /m² en moyenne). Nous pouvons supposer que ce résultat est dû à la taille des cours d’école en milieu urbain. Plus petites, elles sont probablement intensément piétinées par les élèves. Mais nous n’avons pas assez d’écoles participantes pour tirer des conclusions scientifiques. Avec plus de données, on pourrait vraiment faire un état des lieux et créer un suivi de la biodiversité dans les écoles ».

Nombre moyen de de vers de terre par mètre carré en milieu urbain, péri-urbain et rural © Sébastien Turpin | MNHN

Avec le MOOC, tu espères donc que les enseignants prennent vraiment le temps d’envoyer les données collectées avec leur classe ?

« Oui, la formation permet de prendre en main les outils à leur disposition et d’être accompagnés. L’avantage du MOOC est qu’il existe aussi un forum où l’on peut poser ses questions ».

Escargot des haies © Oznya | Flickr

J’ajoute que pour tous les amateurs de quiz, la quatrième semaine de formation porte sur l’apprentissage de la reconnaissance des oiseaux, des escargots, des algues et des mollusques…

Bref, si vous hésitiez à vous plonger dans un nouvel observatoire, c’est le moment ! Vous serez guidé !

________________________________________________________________________________

Lisa Garnier, le lundi 29 mars 2016

Pour s'abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

Info pratique : la formation dure 5 semaines à raison de 2 heures par semaine

Je rappelle que ce protocole s’inscrit dans l'Observatoire Agricole de la Biodiversité et l'Observatoire Participatif des Vers de Terre

 

Participez à une étude liant nature et odeur

→ Minh-Xuân TRUONG, doctorant dans notre laboratoire Cesco s'intéresse à notre sensibilité aux odeurs ainsi que notre relation avec la nature. Il a besoin du maximum de réponses à son questionnaire la Nature et vous ici

AGENDA

L'association "les butineurs du Val de Bievre" organise le 10 avril 2016 la deuxième édition de la Fête de l'abeille sauvage et domestique et de la Biodiversité urbaine, dans le parc des Hautes Bruyeres à Villejuif (94). 

Vous aimerez aussi

Fond de carte