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Verdier-Pinson_des_arbres©Ophélie_Ricci.jpg

Vos mangeoires sont-elles prêtes ? BirdLab, c'est reparti !

Sciences participatives

Sachant l'envol pour bientôt, Pauline Pierret, doctorante au CESCO et fan, à ses heures, de BirdLab, m'a déniché un article scientifique paru cette année dans Journal of Ethology, Who bullies whom at a garden feeder ? Interspecific agonistic interactions of small passerines during a cold winter.

Une étude des conflits

Les trois chercheurs et auteurs polonais se sont focalisés sur le comportement de trois espèces d'oiseaux : le Gros bec casse-noyaux, le Verdier d'Europe et le Chardonneret élégant. « Qui interagit avec qui ? Et qui est le plus intimidant face aux autres ? » se sont-ils demandés.

BirdLab : bagarres aux mangeoires par vigie-nature

La mangeoire plateau et les graines de tournesol

Leur plan expérimental n'était pas très loin de celui de BirdLab : une mangeoire plateau garnie de graines de tournesol située à 2 mètres du sol. En étudiant le comportement des oiseaux sur une seule mangeoire, les trois chercheurs polonais souhaitaient augmenter la probabilité de rencontres des oiseaux.

Pour BirdLab, il faut deux mangeoires identiques

BirdLab nécessite à l'inverse deux mangeoires identiques. Leur intérêt est d'offrir le choix aux oiseaux venant se nourrir dans les jardins pour éviter « la baston ». Dans BirdLab, l'objectif n'est pas de mettre en évidence les tensions entre les oiseaux mais de comprendre leur rôle d'informateurs vis-à-vis des autres espèces. Ici les tutos pour ceux qui ne sont pas encore prêts.

© Boris Belchev | alcedowildlife.com

Une expérience collective

Une autre différence de taille de l'étude polonaise est d'avoir suivi le comportement des trois espèces de fringilles dans un seul jardin en filmant la mangeoire durant trois semaines au mois de février. BirdLab a l'avantage de pouvoir être étendu sur l'ensemble du territoire métropolitain grâce aux nombreux participants. Plus de 2400 personnes ont désormais créé leur profil avec des mangeoires ! Aidez vos proches et vos amis à étendre le réseau ! L'année dernière des observateurs de Suisse, de Belgique ont même participé.

Chardonneret élégant, Gros-bec casse-noyaux et Verdier d'Europe © Jacques Chibret | Flickr

Le Gros-bec joue les durs

En se concentrant sur les conflits entre Gros becs, Verdiers et Chardonnerets, les chercheurs ont sans surprise noté que le Gros-bec, plus imposant en taille, est généralement l'initiateur et le gagnant des chamailleries imposées aux deux autres espèces. Dans les faits, cela se traduit par une posture menaçante avec le bec ouvert, les plumes hérissées, les ailes et / ou la tête baissée.

Quand on est trop, on se chamaille

Autre résultat peu surprenant : la probabilité de s'engager dans une bagarre (impliquant un contact physique entre les oiseaux, noté par les chercheurs) dépend du nombre d'oiseaux sur la mangeoire. Plus les oiseaux sont nombreux et serrés, plus les chamailleries augmentent. C'est d'ailleurs pour cette raison que la taille des mangeoires est standardisée.

Et avec les résultats BirdLab ?

La saison précédente, Marion Luce, étudiante ayant travaillé avec les deux chercheurs François Chiron et Carmen Bessa-Gomes d'AgroParisTech sur les données de BirdLab a montré que la diversité des oiseaux augmente dans les campagnes par rapport aux villes. Cette diversité est aussi liée à une augmentation de fréquence des oiseaux sur les mangeoires en milieu rural. On peut donc s'attendre à plus de chamailleries, notamment avec le Gros Bec casse-noyaux dans les campagnes. Notons aussi que le Gros-bec est une espèce qui a été surtout comptabilisée dans les parties réalisées en milieu rural.

© Jean-Yves Delagree | LPO Auvergne

Un suivi sur plusieurs mois

L'intérêt de BirdLab est également de pouvoir suivre les oiseaux sur l'ensemble de la saison hivernale. François Chiron a notamment noté que plus l'hiver avance, plus le nombre d'oiseaux augmente sur les mangeoires. Le pic de fréquentation ayant lieu au mois de février. En revanche, pour observer une différence de fréquentation des mangeoires en fonction des espèces et des mois, il est important de commencer à suivre les oiseaux sur les mangeoires dès le mois de novembre. « Le comportement des oiseaux peut différer selon les communautés, qui dépendent elles-mêmes des contextes (villes, campagnes) où vivent les oiseaux » m'a dit le chercheur.

Mésange huppée © Jessica Joachim | Tifaeris

Après deux ans de service, mes mangeoires sont encore en bon état. Un coup de brosse et les voilà à leur place, agrémentées de graines de tournesol. Les mésanges huppées qui tournent depuis un mois autour des cônes des thuyas de Chine sont prêtes à atterrir ! BirdLab, c'est reparti dès aujourd'hui !

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Lisa Garnier, le lundi 16 novembre 2015

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