Depuis 10 ans, certains oiseaux se portent mieux !

Meilleurs vœux aux 41 260 lecteurs de 2014 ! Un grand merci pour vos encouragements et petits mots de sympathie. Malgré les événements, la vie continue et nous nous efforcerons de continuer à vous la raconter. Mais entrons dans le vif du sujet. Le lundi 3 novembre, les titres de la presse se sont affolés suite à la publication d'un article scientifique dans Ecology letters (ici). En 30 ans, l'Europe a en effet perdu plus de 420 millions d'oiseaux...

OUI mais

Si l'on étudie de près la courbe de l'abondance des oiseaux publiée :

On remarque que depuis 10 ans, les effectifs se sont stabilisés et marquent une légère tendance à augmenter.

Pour ce qui concerne la courbe de la masse totale que représente ces oiseaux (on parle de biomasse), le chiffre est encore plus significatif. D'environ 82 500 tonnes d'oiseaux, on est passé à 86 000 tonnes.

Ces chiffres montrent qu'il y a de l'espoir!

Pour Frédéric Jiguet, professeur au Muséum national d'Histoire naturelle, il est important de noter qu'il y a eu une prise de conscience de la baisse drastique des effectifs d'oiseaux à la fin des années 1990 à tous les niveaux de la société. Et que cela s'est répercuté sur des politiques de protection et de conservation de la nature encore plus inexistantes auparavant.

Dans les champs, ça va mal

Certes, les espèces d'oiseaux des milieux agricoles se portent mal (lire ici Alouette où es-tu?) ainsi que de nombreuses espèces communes. L'intensification agricole avec ses changements de pratiques et l'utilisation des néonicotinoïdes agissent autant sur les plantes, les populations d'insectes (lire ici l'article en anglais de Nicolas Deguines et ses collègues, notamment du CESCO) et les oiseaux insectivores (ici un article publié dans Nature à ce propos).

C'est positif pour certaines espèces

Mais d'autres espèces font un retour remarqué comme la cigogne blanche, le circaète Jean-Leblanc, le cygne tuberculé, le grand cormoran, la huppe fasciée. Notez d'ailleurs que Diane Gonzalez, spécialiste des indicateurs des oiseaux, a mis à jour toutes les tendances des effectifs d'oiseaux depuis le lancement du suivi temporel des oiseaux communs. C'est ici.

Cigogne blanche © Juanedc | Wikimedia commons

Agriculture et biodiversité

Pour Frédéric Jiguet, il faut donc redoubler d'efforts et ne pas baisser les bras. La protection des oiseaux fait ses preuves. Un article scientifique l'a d'ailleurs montré pour les pays d'Europe de l'Est (ici). De plus, de nombreux chercheurs travaillent à comprendre comment marier une agriculture durable et diversifiée tout en favorisant la biodiversité. Et à ce propos, il est à noter que les mesures agro-environnementales (MAE) révèlent le plus souvent des résultats positifs (ici un rapport un peu âgé de 2005 de l'Union européenne).

Grâce aux STOCkEURS !

Et surtout, cher lecteur, si je peux écrire toutes ces lignes, c'est aussi parce que ce sont les bénévoles passionnés d'oiseaux qui permettent de suivre depuis 1989, toutes les espèces d'oiseaux sur le territoire métropolitain. Sans eux, nous ne pourrions connaître aussi bien les tendances des effectifs des oiseaux selon leurs lieux de vie (lire aussi Comment les citoyens participent à leur façon au plus haut niveau de l'État).

Pour remonter la pente, c'est plutôt bien de savoir que chaque effort n'est pas vain.

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Lisa Garnier, le lundi 12 janvier 2015

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→ Au cas où vous voudriez vous impliquer dans les suivi d'oiseaux communs, vous pouvez participer au Suivi hivernal des oiseaux communs (maintenant), au suivi temporel des oiseaux communs (au printemps) en France et en Outre-Mer (Guyane, Martinique, Guadeloupe, La Réunion, La Nouvelle Calédonie).

→ Pour le plus grand public, c'est BirdLab pendant tout l'hiver (ici) et Oiseaux des Jardins (là) avec un grand week-end de comptage les 24 et 25 janviers 2015.