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Des générations de bourdons élevées aux fleurs des champs

Sciences participatives

Pas un mois ne passe sans qu’une publication scientifique n’évoque les bénéfices d’une campagne riche d’un mélange de cultures et de plantes sauvages, herbacées et arbustes entremêlés…

Un conte de bourdons

Il était une fois trois espèces de bourdons, le bourdon terrestre, le bourdon des pierres, et le bourdon des champs qui vivaient chacun en colonie dans le Buckinghamshire au Royaume Uni. Certains vivaient à moins d’un kilomètre de champs de fleurs printanières et estivales alors que d’autres vivaient à une distance plus éloignée de ressources florales.

Bourdon terrestre et primevère © etiennefrancey | Flickr

De nouveaux venus

Un jour, les colonies virent arriver plusieurs humains, des chercheurs comme on les appelait, s’évertuant à les attraper pour leur prélever des échantillons d’ADN.

 

Une lecture particulièrement intéressante

537 reines et 2 101 ouvrières firent ainsi les frais de ces originaux ! Mais elles apprirent à la lecture d’un article publié dans la célèbre revue Nature (ici) qu’en documentant les coordonnées où chaque bourdon avait été capturé, ces drôles avaient réussi à estimer la densité des nids dans leur campagne. En tout, ils avaient réussi à comptabiliser 1 665 lignées familiales.

Un arbre généalogique sur une carte

Grâce à l’analyse de l’ADN, les chercheurs avaient été capables de localiser les « ouvrières filles » d’une reine, elle-même issue de la génération précédente qui avait également subi des prélèvements d’ADN. C’est donc un arbre généalogique précis couplé à une localisation des nids dans la campagne qu’ils découvrirent !

Bourdon terrestre sur une bourrache © Pescalune | Flickr

Quelles meilleures chances de survie des lignées familiales ?

Les trois espèces comprirent que plus elles vivaient près de champs riches en fleurs de printemps nécessaires aux reines à la sortie de l’hiver et près de fleurs d’été pour les ouvrières, plus leurs lignées familiales avaient une chance de survivre d’une année sur l’autre. Je rappelle ici que les colonies de bourdons sont annuelles. Seules les reines nées à l’automne hibernent et donnent naissance à une nouvelle colonie le printemps suivant.

La qualité du paysage

Comme ces espèces étaient minutieuses dans leur lecture, elles pointèrent que c’était la première fois que des chercheurs montraient l’importance de la qualité du paysage sur la survie générationnelle de leurs espèces !

© Diegojack / Jacques | Flickr

Les fleurs nécessaires aux reines

Elles notèrent aussi immédiatement les plantes utiles à leurs reines : des lamiacées, le bugle rampant par exemple, le colza, le prunellier, les saules, les pissenlits et autres astéracées jaunes. Quant aux espèces nécessaires aux ouvrières, la liste était plus longue. Cependant, elles lurent très nettement que le trèfle rampant et le trèfle des prés étaient parmi les favorites!

Bourdon des champs  © Roger Sanderson | Flickr

 

Contribuez à la production de nectar utile !

Un peu geek, elles consultèrent le post « contribuez à la production en nectar utile, laissez fleurir le trèfle ! » et me contactèrent pour proposer leur participation à l’observatoire des bourdons et de se faire tirer le portrait par des participants au suivi photographique des insectes pollinisateurs !

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Lisa Garnier, le lundi 29 mai 2017

Contact : lisa.garnier@mnhn.fr

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