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Voyage au pays des sciences participatives

Sciences participatives

Nouvelle année, nouveau post ! Pour bien commencer 2014, je vous invite à découvrir trois articles scientifiques publiés en 2013 grâce à l'investissement volontaires de bénévoles en Antarctique, sur la côte Ouest des États-Unis et au Royaume-Uni. Un voyage au pays des sciences participatives.

Des lichens, des scientifiques et des touristes

Explorer la diversité des lichens, ces organismes mi-algues mi-champignons, au royaume des glaces de l'Antarctique n'est pas une mince affaire. Les botanistes spécialistes n'y courent pas les rues ! Poussant sur les rochers et autres terrains à découvert de neige et de glace au moins une partie de l'année, les lichens sont pourtant les représentants dominants du règne « végétal » de ce continent particulier (j'emploie le mot de végétal pour simplifier, les puristes, m'excuseront de ce raccourci!). Afin d'identifier les zones naturelles importantes à conserver sur cette terre convoitée, une équipe américaine de scientifiques a fait appel aux touristes.

©Yeap31160 | imagesdupaysdesours

Des touristes reporters

Sur 29 sites de la péninsule Antarctique, les scientifiques ont demandé aux touristes volontaires de photographier tous les lichens visibles qu'ils rencontraient au cours de leurs visites. Environ 90 touristes ont participé à l'étude. Sans rentrer dans les détails des critères de détermination des lichens très complexes, l'équipe a pu estimer la relative richesse en espèces sur les 29 sites. Ils ont également étudié la relation qui existe entre la taille des colonies de manchots et la diversité en lichens des sites visités : il semble que plus les colonies possèdent un nombre élevé d'individus, plus la richesse en lichens est élevée. Les chercheurs ont également étudié le rôle de la pression touristique sur les sites. Les données et résumé en anglais sont visibles ici.

Le mystère de la disparition hivernale des grèbes élégants

Voilà des oiseaux marins qui, en hiver, fréquentaient abondamment la mer de Salish en Amérique du Nord. Leur nombre n'a cessé de dégringoler ces trente dernières années. Comment savoir si les populations de grèbes élégants ont tout simplement disparu ou migré vers d'autres contrées ? Des scientifiques Canadiens (Scott Wilson, Eric Anderson, Amy Wilson, Douglas Bertram et Peter Arcese) ont utilisé les données récoltées par la grande messe des amateurs d'oiseaux sauvages aux États-Unis : le Audubon Christmas Bird Count. Chaque année, pendant trois semaines environ, les bénévoles sont en effet invités à compter les oiseaux sauvages près de chez eux du 15 décembre au 5 janvier. L'aventure dure depuis 1900 mais nos scientifiques canadiens se sont intéressés aux données récoltées à partir de 1975 sur toute la côte Ouest des États-Unis.

©dominic sherony | Wikimedia Commons

300 % d'augmentation...

De 1975 à 2010, ils ont bien détecté une diminution de 95 % de l'abondance des oiseaux marins en mer de Salish, mais sur la même période, celle-ci a fait un bon de 300 % sur la côte californienne ! Le centre moyen de la distribution de l'espèce a ainsi migré de 895 km vers le sud. Pour les chercheurs, il ne fait presque aucun doute que l'augmentation du stock de sardines dans les mers plus au sud et la raréfaction de la ressource en mer de Salish a contribué à ce changement de « restaurants »de ces oiseaux piscivores. Une bonne nouvelle pour tout le monde !

Des volontaires pour les muscardins

Enfin, au Royaume-Uni, 1000 volontaires participent au programme national de gestion des muscardins depuis 1988. Grâce à eux, des chercheurs ont étudié le meilleur positionnement des nichoirs dans la réserve naturelle de Midger Wood dans le Gloucestershire. Les muscardins s'établissent préférentiellement dans les nichoirs les plus éloignés de la lisière et installés sur des arbres de faible diamètre. L'article est ici.

©Björn Schulz | Wikimedia Commons

 

Meilleurs Voeux 2014 !

____________________________________________________________________________________ Lisa Garnier, le lundi 06 janvier 2014

Pour s’abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

NEWS des autres programmes :

→ Les graines de cymbalaires ont été mises en terre au Muséum. Plus d'informations sur l'opération cymbalaires graines avec Tela Botanica ici.

→ La première newsletter de compet à la mangeoire est parue : à lire ici.

Liens :

Understanding lichen diversity on the Antarctic Peninsula using parataxonomic units as a surrogate for species richness, 2013, Paula Casanovas, Heather J. Lynch, William F. Fagan, and Ron Naveen, data papers, Ecology, 94(9), p. 2110.Citizen science reveals an extensive shift in the winter distribution of migratory western grebes, 2013, Scott wilson, Eric M. Anderson, Amy S. G. Wilson, Douglas F. Bertram, Peter Arcese, PLOS One, vol 8, issue 6.Using long-term volunteer records to examine dormouse (Muscardinus avellanarius) nestbox selection, 2013, Rachel Williams Anne Goodenough, Adam Hart, Richard Stafford, PLOS one, vol 8, issue 6.

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