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Les sciences participatives au Muséum. Interview exclusif de Mr. Bruno David, Président du Muséum national d'Histoire naturelle.

Sciences participatives

Cet automne, vous étiez 100 000 lecteurs à être venus lire un article sur le blog de Vigie-Nature depuis juin 2013 ! Nous avons maintenant atteint 104 000 lecteurs. Pour vous remercier et fêter ça, j'ai convié notre nouveau Président, Mr. Bruno DAVID, entré dans ses fonctions en septembre, à nous parler des sciences participatives au Muséum. Il a accepté !

Une spécificité du Muséum

« Les Sciences participatives sont une spécificité du Muséum. » m'a dit le Président. « Ce qui ne veut pas dire une exclusivité. Mais elles représentent une image de marque essentielle dans notre maison. C'est quelque chose que l'on fait depuis longtemps, que l'on fait très bien et que l'on fait beaucoup ».

La Thécla bleu-gris, Allosmaitia piplea, un papillon de Martinique à inventorier © Jacques Real | Flickr 

 

“65 Millions d’Observateurs”, le projet fédérateur

« Notre originalité sur ce sujet » a poursuivi Bruno David « a d'ailleurs été reconnue à travers le financement du projet collaboratif “65 Millions d’Observateurs” qui vise à définir, produire et disséminer les outils nécessaires pour structurer et pérenniser les sciences participatives en France. Près de 100 partenaires de toute nature (associations nationales et locales, collectivités, PME, Muséums en régions, laboratoires universitaires…) sont déjà engagés à nos côtés. »

Quant à savoir si c'est un effet de mode ?

« Au contraire, je pense que cela va durer des décennies. C'est en train de s'ancrer dans un certain nombre d'habitudes grâce aux développements technologiques et informatiques. Nous avons les capacités aujourd'hui à traiter de grandes séries de données. Ce que l'on ne pouvait pas faire autrefois avec un papier et un crayon. De plus, c'est un levier formidable pour lier recherche et diffusion, sans parler de la sensibilisation du public à la nature ».

Le viel Esclagon, réserve géologique de Haute Provence © Gilles Barattini | ST Gb & Al Photography

 

Observation des oiseaux, insectes, plantes et algues et même des objets célestes avec le programme Fripon : est-ce que les sciences participatives peuvent s'étendre aux sciences naturelles du passé que vous connaissez bien ?

« En paléontologie, il existe une tradition séculaire où les paléontologues amateurs viennent nourrir les centres de recherche. Jules Lambert, un paléontologue de la première moitié du XXe siècle, était par exemple un magistrat. Il a publié un grand nombre d'articles de géologie. Mais ces travaux d’amateurs éclairés ne peuvent être qualifiés de sciences participatives dans le sens où ils ne s’inscrivent pas dans un projet collectif. »

« En revanche, dans la mise en ordre de nos collections, est-ce que l'on pourrait s'appuyer sur une dimension participative pour nous aider à traiter un certain nombre de chose ? Oui, comme dans le cas des Herbonautes, il n'y a aucune limite. »

Parenthèse

Pour ceux que cela intéresse, j'ai trouvé cet article publié dans les annales du Comité français d'histoire de la géologie qui montrent le rôle actif des amateurs dans la Société géologique de France. 

L'avenir des sciences participatives ?

« Rose ! On vient d'obtenir 65 Millions d'Observateurs, en avant pour 2018 ! »

© Shutterstock.com | Matee-Nuserm_ Markmirror

J'indique qu'une exposition au Cabinet d'Histoire situé dans le Jardin des Plantes « Enquêteurs de nature » ouvrira ses portes au public à partir du mercredi 2 décembre 2015. Une bonne occasion pour s'immerger dans l'univers des sciences participatives !

Le guide des Sciences participatives au Muséum

 

Je rappelle ici les projets auxquels tout un chacun peut participer afin de faire avancer la science.

 

→ Vous trouverez là l'ensemble des observatoires de suivi que nous proposons avec nos partenaires associatifs (Noé, Planète Mer, Tela Botanica, Groupe Associatif ESTUAIRE, LPO, Opie, Lépidoptéristes de France).

→ Au sein de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel (ici), vous trouverez des programmes pour le grand public et les experts.

Côté grand public, on vous propose d'inventorier quatre espèces exotiques envahissantes : le Frelon asiatique, la Punaise diabolique, les Plathelminthes (vers plats) terrestres ainsi que plusieurs espèces d'écureuils. Vous êtes également invités à enquêter sur des insectes spécifiques (Lucanes cerf-volants, Rosalie des Alpes), des espèces forestières ainsi qu'à la création d'une grande base de données à partir des millions de photos des plantes de l'herbier de Paris en devenant un Herbonaute.

Écureuil roux © Jessica Joachim | Tifaeris

Côté expert, il est à noter que de nombreux programmes d'inventaires sont développés pour l'Outre-Mer.

Pour vous décider entre les programmes de suivi et d'inventaire, je vous invite à lire Quelle est la différence entre suivre une espèce et inventorier une espèce ?

→ Votre truc, c'est l'observation des étoiles ? Investissez-vous dans le projet participatif Fripon dont l'objectif est de retrouver les météorites tombant sur notre territoire. C'est ici.

Au Muséum, c'est déjà Noël !

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Lisa Garnier, le lundi 30 novembre 2015

Pour s'abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

 

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